L’État tourne le dos aux projets alimentaires territoriaux
Plus de quatre-vingts acteurs locaux exigent du gouvernement qu’il prévoit une enveloppe pour les projets alimentaires territoriaux (PAT) dans le futur budget 2026.
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Alors que la commission mixte paritaire n’a abouti à aucun accord ce vendredi 19 décembre 2025 sur le budget 2026, quarante-six organisations et trente-neuf représentants de collectivités territoriales [1] dénoncent le fait qu’aucune enveloppe n’était prévue pour les PAT. Dans une lettre ouverte publiée dès le 18 décembre, ils demandent au gouvernement d’y remédier.
Aucun moyen financier
La ministre de l’Agriculture Annie Genevard l’avait annoncé le 26 novembre dernier : le gouvernement ne financera plus les PAT en 2026. « Un désengagement de l’État » qui inquiète et interroge les signataires.
Depuis 2021, le nombre de PAT labellisés a été multiplié par quatre alors que leur financement a été divisé par huit. « Un effet ciseau » dénoncé par les organisations. L’enveloppe pour les PAT est passée de 80 millions d’euros en 2021 à 10 000 millions d’euros en 2025. Et 0 euro en 2026.
« Les raisons avancées de ce désengagement de l’État : “le ministère aide à l’émergence des PAT mais il appartient aux collectivités d’assumer ensuite leur fonctionnement” », rappellent les signataires. Autrement dit, le ministère délègue de « nouvelles compétences aux collectivités territoriales sans les moyens financiers pour les mettre en œuvre ».
Se fixer un cap « ambitieux »
Le 15 octobre, la ministre de l’Aménagement du territoire Françoise Gatel avait annoncé que les collectivités devraient participer à hauteur de 4,6 milliards d’euros au redressement des finances publiques en 2026.
« Une baisse qui risque fortement d’être répercutée sur les politiques incitatives que le sont les PAT mais aussi sur les acteurs associatifs qui les font vivre », ont prévenu les signataires.
Au total, si l’État veut maintenir son engagement de garantir le droit à l’alimentation, « il doit se doter d’un cap clair […] et se donner les moyens d’y parvenir en appuyant politiquement et financièrement le déploiement de PAT véritablement ambitieux ».
[1] Parmi les signataires : réseau Civam, Secours populaire, Terre de Liens, SOL, AgriParis Seine, réseau national des fermes publiques, Synabio, le maire de Mouans Pierre Aschieri, la vice-présidente Grenoble Alpes Métropole Salima Djidel-Bruna, l’adjointe au maire de Marseille Aicha Sif, le conseiller départemental de Loire-Atlantique Ugo Bessière, la conseillère déléguée à l’agriculture Grand Besançon Métropole Françoise Presse.
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